jeudi 12 février 2009

Proposition d'un Centre de Documentation Active sur les Friches Industrielles


Le projet du Lieu X est un projet de friche artistique coopérative, en SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) autour des pratiques artistiques expérimentales, projet ouvert, participatif, impliqué sur son territoire. Sa mise en place, dans la dynamique de relocalisation des équipes artistiques actuellement à la Friche RVI, à Lyon, devrait débuter en 2010, sur un emplacement qui reste encore à déterminer dans l’agglomération lyonnaise.

C’est un projet, au-delà des pratiques artistiques expérimentales et de leur diffusion, qui souhaite participer à la prospective culturelle et sociale en Région Rhône-Alpes, avec des objectifs de diffusion et de médiation accessible au plus grand nombre, sans pour autant renoncer aux enjeux de pertinence des recherches artistiques qui comptent bien s’y déployer et y échanger, sous forme de résidences, d’ateliers, de rencontres et de programmation culturelle et artistique, avec d’autres équipes.

Une cohérence plurielle est recherchée sur le Lieu X. La plupart des partenaires à l’initiative de ce projet sont issus de la Friche RVI (
http://friche-rvi.org/). L’implantation sur un site industriel en reconversion est une des bases d’implication forte de notre démarche.

Ces lieux, les friche industrielles, présentent, pour nous, des caractéristiques qui leur sont propres, des caractéristiques essentielles : Les friches industrielles sont au cœur des transformations du paysage et de l’environnement urbain et périurbain, ce sont des lieux de mémoire prospective qui gardent un fort potentiel de production et de régénération du réel.
Leur décalage relatif dans l’organisation et la « phénoménologie » des espaces urbains participe également de ce paradoxe de régénération du territoire sensible tout autant que de l’urbanisme « lourd ».

Nous pensons que de leur reconversion et des choix qui y sont opérés, dépend en partie le dynamisme culturel, au sens large, y compris scientifique et technologique, des territoires dans lesquels ils s’inscrivent.

L’enjeu local de leur reconversion s’inscrit également dans d’autres mises en réseau, régionales, nationales, internationales. Deux écueils sont à redouter dans la gestion relative de ces friches : L’hyper délaissement et l’hyper aménagement : la réduction au déchet et la planification normative à outrance. Nous prétendons que le réaménagement de ces espaces est susceptible d’ouvrir des hypothèses spécifiques, une innovation prospective ou le territoire peut se réinventer, s’explorer comme une hypothèse de redécouverte.

Il y a un temps, une temporalité aussi, de ces reconversions, à trouver, à frayer.

L’exploration de ces espaces implique une approche plurielle. C’est l’occasion d’une démarche ouverte, participative, l’occasion d’initier une innovation durable qui implique les populations et l’ensemble des composantes de la société civile.

Les friches artistiques présentent et actualisent ces possibilités d’ouverture et de pratiques croisées, de mise en commun. Elles y inventent bien une poésie propre (au sens d’un faire essentiel) qui fraye le chemin d’autres recherches et applications sociales et techniques. Cette mise en commun peut concerner différents publics pour ce qui concernent les friches artistiques, concerner les citoyens par le brassage culturel qui s’y déploie, pour la participation à l’aménagement du cadre de vie et de l’organisation du territoire ; elle peut et doit aussi impliquer des croisements entre différentes disciplines et recherches scientifiques et techniques autour des conditions même de l’innovation territoriale et des croisements qui en résultent.

Une des questions importantes qui se pose est de construire des démarches concertées et d’inventer les compétences de cette mise en pratique. Il faut donc laisser et du temps et de l’espace à ces recherches et à cette expérimentation. Il faut aussi recouper et valoriser les expériences, les savoir-faire déjà mis en pratique et en cours de réalisation.

Il se trouve que les friches artistique et culturelles participent du renouvellement de ces pratiques, c’est maintenant un fait. Leur statut de structures non institutionnelles participe de ce potentiel de croisement et d’innovation.

Si nous traversons ces expériences en tant qu’artistes, c’est aussi en tant que nous ne sommes pas que des artistes, mais aussi des développeurs concernés, que nous prétendons participer à cette élaboration.

> Pour un Centre de Documentation Active sur la reconversion des sites industriels :

Un (et même plusieurs) centre de recherche sur l’ensemble des questions touchant à la reconversion des friches industrielles, qui réunirait urbanistes, architectes, aménageurs, techniciens, chercheurs et scientifiques, nous semble une mise en place absolument nécessaire. Certaines recherches et mises en forme artistiques peuvent également en résulter.

Nous proposons, pour notre part, de mettre en place ce que nous appelons un Centre de Documentation Active sur ce, ces sujets et problématiques de la reconversion des espaces industriels, sur la mémoire et les études prospectives autour et à partir de ce patrimoine spécifique bien que pluriel, reconversions dont toutes les applications n’ont pas été défrichées, dont les implications non pas toutes été recensées.

Nous postulons donc que cette recherche doit se faire en réseau entre divers centres de recherche et les différents acteurs de cette reconversion et que de cette mise en réseau peuvent résulter des innovations significatives.

Un centre de documentation, de documentation dite active, permettrait de constituer une base de données multi supports, centre de ressource et de mise en réseau documentaire pour l’ensemble des acteurs concernés.

Il ne s’agirait pas de constituer un important lieu d’archivage, mais plus de recenser et valoriser les documentations et archives déjà existantes, de favoriser l’archivage municipal, régional, privé, associatif, de recenser, d’assurer un veille et une mise en réseau des recherches et projets en cours, et partant, de faciliter les recherches et projets autour des problématiques liées à ces reconversions, quelque soient les disciplines concernées ; de faciliter également les rencontres transdisciplinaires autour de ce sujet et ses intrications.

Nous proposons de mettre en place cet outil documentaire, en partenariat ouvert avec les industriels, les organismes, les acteurs concernés et les collectivités territoriales.

Pluridisciplinaire, interdisciplinaire, transdisciplinaire, le Centre de documentation active recense les sources d’information sur les sites industriels, d’un point de vue patrimonial, d’un point de vue de leur réhabilitation, de la réflexion et des propositions et projets pour leur reconversion (y compris, bien sûr industrielle et commerciale), des techniques de reconversion : valorisation et développement des savoir-faire, dépollution, l’aménagement du territoire, du point de vue de l’histoire ouvrière et de l’impact sur les populations, de l’environnement et du cadre de vie, du paysage, du point de vue de l’ouverture à d’autres activités : techniques et scientifiques, sociales, artistiques, sportives, culturelles, de loisirs, logements, … (Cette liste d’applications n’ayant pas vocation à être close)

Pierre Gonzales Artiste & développeur, responsable de projet « Le Lieu X »
lelieu.x@gmail.com
c/o ABI/ABO [art be in / art be out] http://abi-abo.fr
Friche RVI – 84 avenue Lacassagne, 69003 Lyon
Photo : Pierre Gonzales Artiste & développeur, responsable de projet « Le Lieu X »


1 commentaire:

  1. On peut consulter le site portail du projet Le Lieu X ici:
    http://lelieu.x.free.fr

    RépondreSupprimer